Par Florian BERCAULT et Sylvain DIBIANE


 

 

 

A l »occasion du lancement de la deuxième saison des Mardis de l »avenir à l »Hôtel de Lassay, Florian BERCAULT et Sylvain DIBIANE s »interrogent sur les défis mondiaux que la transition écologique appelle à relever.

 

Revivre la première saison des Mardis de l »avenir

 

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« Survivrons-nous à ce siècle ? »

 

Et si nous étions dans la même situation que les Mayas au XIème siècle ? Bien que restées mystérieuses, les causes de la disparition progressive de la civilisation maya – tout comme celles de la disparition des Anasazis ou des habitants de l’île de Pâques – semblent désormais s’éclaircir. Différents facteurs sont évoqués par les experts : sécheresse, fortes précipitations, pénurie des ressources agricoles, révoltes sociales, invasions étrangères, etc. Ces explications sont d’une étonnante actualité.

Nous pouvons et nous devons nous interroger sur les moments dans lesquels l’humanité entre en « phase d’autodestruction », sur les moments dans lesquels les mots « surconsommation », « surexploitation » et « surproduction » ont un sens. Il est fort difficile de calculer et d’identifier le point de non-retour même si nous avons bien conscience de la raréfaction progressive des ressources naturelles (espèces animales, forêts, eau, sols, etc.), desquelles les populations sont dépendantes. Le maintien de la biodiversité est une condition de notre survie.

Or le constat est sans appel. Le réchauffement climatique dégrade l’état de la planète à un rythme accéléré. Une hausse des températures de plus de deux degrés celsius engendrera une raréfaction aigue de l’eau autour des tropiques et des conséquences désastreuses sur l’alimentation d’une population mondiale qui approchera les dix milliards d’individus dans les prochaines décennies. Si les déchets sont chaque jour de plus en plus nombreux et toxiques, si chaque jour la compétition économique fait rage autour des matières premières, si chaque jour nous nous déplaçons encore plus loin, ce n’est pas sans conséquence sur notre environnement.

 

Le dilemme : stop ou toujours plus ?

 

L’heure des choix a sonné : la communauté internationale ne pourra pas seule faire face à ce défi de la survivance de notre écosystème. De la prise de conscience individuelle et collective, nous devons passer à l’action à tous les échelons : citoyens, locaux, régionaux, nationaux, internationaux. Il est plus que temps de dépasser les freins et contraintes d’ordre politique, économique ou social.

L’engagement au quotidien de la population sera une condition indispensable au maintien de conditions de vie saines pour l’ensemble des individus. La « transformation écologique » qui nous attend bouleversera nos modes de production et de consommation. Il s’agit de parvenir à créer les modalités d’un développement harmonieux entre l’homme et son écosystème.

 

Le changement se déclinera à travers des leviers multiples

 

La théorie de l’évolution approfondie par Charles Darwin a démontré, au XIXe siècle, que « les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui s’adaptent le mieux aux changements ».

L’adaptation au changement passe par une résilience accrue et une transformation radicale de nos modes de vie, et doit s’appuyer sur des leviers multiples dans le cadre d’une politique cohérente centrée sur l’innovation. La transformation en profondeur des comportements individuels et des choix collectifs ne pourra se faire sans une plus grande participation de chacun à l’élaboration des politiques et à leur mise en œuvre.

Fortement liées aux enjeux écologiques, la santé publique et la sécurité sanitaire peuvent servir de baromètre pour mesurer la situation globale de chacun des pays au regard des nécessités d’une transition écologique, notamment à travers l’appréhension du degré de pollution de l’eau et de l’air.

Le développement du numérique et des nouvelles technologies de la communication et de l’information pourra être le moteur des mutations à conduire, en contribuant au partage du savoir et à l’identification des enjeux à l’échelle planétaire.

C’est également à travers l’activité des entreprises, notamment des plus grandes d’entre elles, que peuvent se décliner ces progrès. Le modèle économique doit évoluer dans un cadre de régulation intégrant les dimensions sociales, environnementales, sociétales et de gouvernance, et ce dans une perspective ambitieuse et durable.

La prise de conscience citoyenne doit, enfin, être engagée dès le plus jeune âge. Notre responsabilité collective est d’offrir à la jeunesse la possibilité de s’investir individuellement pour peser sur les choix collectifs et opérer à un profond bouleversement de nos civilisations. La « transformation mondiale » doit être menée. Il en va de notre survie.

 

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