Afin d’élucider les enjeux de la prochaine élection présidentielle et de la prochaine décennie, France Stratégie a lancé le projet « 2017-2027 ». Cartes sur table répond présent à l’appel à contributions lancé par France Stratégie pour nourrir les réflexions et les échanges avec des analyses précises et des propositions choc.

Des zones franches de brevet pour relever le défi de la compétitivité hors coût, la suppression des périodes d’essai pour rebooster l’emploi, une nouvelle organisation de la gouvernance numérique en santé pour relever le défi de la santé connectée, la prise en charge des soins à 100% pour les mineurs pour en finir avec les inégalités sociales de santé… Découvrez les propositions de Cartes sur table pour une société et une économie françaises à la pointe dans les dix ans qui viennent. 

 

Contribution #1 – Les zones franches de brevets, une idée originale au service de la compétitivité hors coût par Mehdi Mahammedi-Bouzina

La compétitivité des entreprises repose sur une multitude de facteurs. Au-delà de la politique de compétitivité-coût, il est pertinent d’examiner en profondeur la structure de l’économie mondiale, pour rechercher des mesures très ciblées mais qui auraient un impact non négligeable. Directement liés à la protection de l’innovation, les droits de propriété industrielle, et notamment les brevets, sont l’un des facteurs qui influent sur la compétitivité d’une entreprise, notamment sur le marché mondial. Nous proposons ici une mesure originale en faveur de l’amélioration de la compétitivité de certains territoires français : la création de « zones franches de brevets ». L’auteur de la note exerce en tant qu’ingénieur brevets dans le conseil en propriété industrielle. Il a donc pu observer le comportement d’entreprises petites, moyennes ou grandes face aux enjeux liés à la protection de l’innovation.

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Contribution #2 – Deux propositions pour penser la gestion des ressources humaines dans une ère de changements permanents par Matthieu Mouillon

L’équation des ressources humaines doit intégrer un nouveau paramètre : nous sommes entrés dans une ère de changements permanents. Face à ce défi, les vieilles recettes – une gestion des ressources humaines en réaction plutôt qu’en prévision, la période d’essai comme sas d’entrée dans un nouvel emploi – ont fait la preuve de leur inefficacité. Alors essayons des solutions nouvelles : faisons des directeurs des ressources humaines des business partners et supprimons les périodes d’essai.

Anticiper les changements au niveau des ressources humaines, c’est apprendre des erreurs du passé. L’industrie française a vécu un véritable choc ces dernières années, marquées par une forte hausse des licenciements économiques. Et ces mutations technologiques actuelles aboutiront, si l’on n’y prend pas garde, à de nouveaux plans massifs de réduction d’emplois. Une meilleure coordination de la chaîne des acteurs des ressources humaines, et une redéfinition de leur rôle, permettront seules d’anticiper ces mutations.

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Contribution #3 – La santé connectée : quelle révolution ? par Raphaëlle Bohu et Erwann Paul

« La France est à la pointe dans le domaine de l’innovation en santé. Une chance à saisir : outre le gain thérapeutique pour les patients, elle renforce aussi la compétitivité dans notre pays et stimule la croissance économique ». Comme en témoignent les propos de la ministre de la Santé, Marisol Touraine, le gouvernement actuel semble avoir pris la mesure du potentiel apporté par les innovations numériques et technologiques dans le domaine de la santé. L’usage de la télécommunication à des fins médicales n’est pas récent. La santé dite « connectée » s’appuie sur des objets usuels équipés de transmetteurs de données (smartphones, balances, podomètres, etc.) et est susceptible de s’accélérer dans les prochaines années. 15 milliards d’objets connectés dans le monde sont dénombrés aujourd’hui, contre 4 milliards en 2010. Cette croissance devrait se poursuivre. Convaincus du potentiel sanitaire et industriel de la santé connectée, les membres de Cartes sur Table proposent des solutions concrètes permettant de participer à son renforcement avec pour horizon la mise en place d’une politique de santé préventive, participative et moderne.

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Contribution #4 – Couverture maladie des jeunes et des personnes âgées : pour un nouveau partage du risque par Paul Chalvin et Erwann Paul

Depuis 20 ans, le rôle des organismes privés dans le système de santé est en mutation constante sous les effets conjugués d’une concurrence accrue, de l’application du droit européen et de la contrainte grandissante sur la dépense publique. La part de la dépense de santé remboursée par les organismes complémentaires augmente. Le système de santé reste soumis à des évolutions spontanées, véritables angles morts du débat politique : hausse du reste à charge et des prix des contrats pour les retraités, développement des réseaux de soins notamment en optique, retour en grâce des mutuelles locales, résurgence de mutuelles « hospitalières » low cost qui ne remboursent que les soins hospitaliers.

Lorsque l’extension de la couverture santé est évoquée, le débat tourne rapidement à l’affrontement idéologique entre les partisans d’une réaffirmation de la solidarité nationale et les avocats d’une privatisation de grande ampleur. Une ambition réformatrice plus modeste, mais aux chances de succès plus grandes, serait de rechercher les meilleures options permettant de réduire le reste à charge des Français, sans que cela implique nécessairement de grands changements du taux de socialisation et dans des conditions permettant de lutter plus efficacement contre les inégalités de santé. Pour cela, nous proposons un nouveau partage du risque dans la couverture santé des Français.

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